Philippe Lavialle
Conservatoire Photographique - Projet de musée
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Projet de Musée

Européen 

Lieu de recherche, de préservation et de rencontre, d'expérimentations et de création photographiques

 
 
I – Préserver un patrimoine traditionnel universel :

 

 Le conservatoire vise à préserver et à valoriser l’ensemble du patrimoine photographique traditionnel, grâce à des moyens adaptés, conséquents et innovants.

Ces moyens seront développés au sein d’un projet global qui regroupe, étudie et expérimente l’ensemble des médiums et des pratiques photographiques classiques afin de les pérenniser et d’en permettre l’utilisation.

Le Conservatoire vise également à devenir un centre de rencontre, un lieu d’échange convivial pour les artistes photographes.

L’intention ne doit cependant pas voiler l’ampleur de la tâche, ni le fait que ce projet de Conservatoire ne saurait être réalisé dans sa complétude, sans parvenir à rassembler auparavant les moyens qui lui sont absolument nécessaires.

Ce sont ces moyens qui globalement seront décrits ici, au moins dans leur aspect minimal.

 

Par ailleurs, connaissant assez bien le monde des nouveaux médias, pour l’avoir pratiqué depuis la fin des années soixante-dix, respectant et comprenant les avantages nombreux qu’il nous offre (grâce à Internet particulièrement), il n’est pas question ici de polémiquer à propos des nouveaux médiums qui nous sont offerts ni d’opposer deux mondes. Mais nous chercherons simplement à trouver des solutions adaptées afin de préserver ce qui peut être mis en péril.

 

 

II – L’Idée du Conservatoire Photographique :

 

Cette idée est née d’un vide, d’un manque, d’une lacune face aux grandes institutions, dont les intentions se situent généralement à des niveaux de préoccupations différentes de ceux des artistes ou autres praticiens. Lacune ressentie de façon d’autant plus importante dans notre pays, que la France est un des berceaux majeur de la photographie.

 

Afin de pallier ce manque (qu’il est normal de rencontrer : les institutions ne peuvent pas tout régler de prime abord d’elles-mêmes !) , le "Conservatoire" a été pensé (dès la fin des années 90 : période de forte expansion du numérique au niveau du grand public) comme un lieu de rencontre novateur, ouvert et convivial, qui fasse la promotion et permette une nouvelle expansion de la photographie traditionnelle en France, et sans doute ultérieurement, en Europe. En cela, ce projet est beaucoup plus complexe à concevoir et à élaborer qu'un simple musée de l'image...

 

Le Centre est avant tout élaboré à partir des notions de globalité et de synthèse. C’est en effet à travers une approche pluridisciplinaire et systémique que l’on tente ici de faire converger les différents éléments constitutifs du monde photographique : conservation, recherche, réflexion, pédagogie, pratique, expérimentation, création, expositions, rencontres… Le Centre concerne la photographie traditionnelle dans son ensemble ; photographie qui, actuellement, vit des instants délicats, tant son patrimoine est mis en cause.

 

Le Conservatoire est de ce fait pensé comme un "système complexe", symbolique et pluriel. Et il doit être capable de fonctionner en tant que système...

Cette approche est basée sur un certain nombre d'expériences personnelles profondes faites au cours de plus d'une trentaine d'années de pratiques professionnelles et artistiques... Dont parmi d’autres, les Rencontres d'Arles au cours des années 80, représentant à cette période, un exemple de réussite inégalé où régnait une forte émulation autour de la photographie et de la création dans ce domaine.

 

A l’instar des conservatoires de musique de haut niveau, mais de façon plus complexe, doit se développer au Conservatoire une activité complète autour de la photographie traditionnelle. Pour cela, le Centre a besoin du soutien d’une équipe forte de praticiens, d’hommes de terrain pragmatiques et nécessite le choix, pour son implantation, d’une région attractive et dynamique ainsi que d’un site de qualité.

Il doit également développer par tous les moyens une volonté d’engagement pour l’éducation artistique qui lui soit spécifique et d’un excellent niveau (et qui soit différent de celle des universités ou des écoles des Beaux-Arts !)…

Par « spécifique », entendons une approche approfondie du médium lui-même, sous toutes ses formes et thématiques purement photo-graphiques (à priori, non spécifiquement plasticiennes)…

 

 

III – Concept global :

 

La notion de concept global ou systémique est une approche spécifique, propre au projet de ce centre. Ce sera également la difficulté majeure à dépasser lors de sa conception et de sa réalisation future. Pourquoi ? Parce qu’il sera nécessaire, voire indispensable de parvenir à créer des inter-relations et interactions efficaces et sensées entre les différents secteurs … En cela résidera la complexité du projet dès le début de sa conception.

Cet aspect regroupe un nombre de branches et de secteurs variés qu’il faut maintenant essayer d’ébaucher.

 

 

1 – Conservation (Conservatoire des Archives Photographiques Populaires) :

 

Ce secteur particulier du centre est un des éléments moteur et concerne la conservation du patrimoine iconographique constitué de photographies « collectées ». Ce qui sous-entend, en premier lieu, qu’il nécessite la « récolte » de photographies en grand nombre.

Les images concernées sont les images photographiques universelles du patrimoine populaire (photographies vernaculaires) : Cartes de Visites, photographies amateurs, photographies de familles, de voyages, d’événements sociaux ou domestiques, regroupant tous les thèmes imaginables et tous les types d’émulsions ou de supports (Daguerréotypes, stéréotypes, ferrotypes, ambrotypes, cyanotypes, Autochromes et autres procédés : collodion, et images argentiques modernes en noir et blanc ou en couleurs, négatives, positives ou diapositives…). Ces images sont celles que conservent scrupuleusement les familles dans leurs archives personnelles (albums, boites…), et qui sont souvent dispersées ou détruites lors des successions. C’est principalement dans ce cas ou auprès de professionnels spécialisés qu’intervient la collecte ; cela se faisant grâce à des méthodes et des moyens appropriés... D’autres images sont celles qui correspondent aux nombreux fonds des enseignes photographiques professionnelles, qui ferment actuellement leur officines pour cause de crise liée à l’apparition du nouveau médium numérique… Là encore, il s’agit d’un patrimoine à sauvegarder (quasiment dans l’urgence !). Faire que ces fonds soient versés au patrimoine du Conservatoire est un projet à envisager sérieusement afin de ne pas voir perdre ou dispersé l’ensemble de cette richesse inestimable.

 

A partir de cette approche, il s’agit de réaliser un Musée de l’Image Photographique Populaire (MIPP). Ce Musée devenant à terme, un centre de recherche sociologique et historique pour la photographie populaire et traditionnelle. Cette approche est fondamentale et urgente si l’on veut conserver ce patrimoine photographique populaire – immense – mais également de plus en plus fragilisé au fur et à mesure des années qui passent…

 

Un service d’évaluation et de restauration est à intégrer rapidement parmi les fonctions majeures du service de conservation. Cela afin de pérenniser le fond toujours fragile des images anciennes (les procédés numériques étant des outils très intéressants, voire indispensable dans ce secteur et complémentaires des méthodes classiques de restauration).

 

Pour compléter l’attrait que doit présenter le Musée pour le public, une seconde partie doit être pensée, présentant le matériel ancien et plus récent des photographes, mais aussi les conditions de travail qu’ils ont eu à travers le temps (laboratoire 1900, atelier de prise de vues de Disdéri, etc : d’après une idée de François Boisjoly).

 

Par ailleurs, une autre notion fondamentale doit être incluse dans ces deux branches du musée. C’est l’aspect de la conservation des savoirs-faire technologiques industriels photographiques. Il s’agit là d’étudier et de penser comment sauvegarder le patrimoine technique (et scientifique) et les savoirs-faire abandonnés (ou en voie de l’être) par les grandes marques. Cela nécessite des tractations avec ces dernières, le rachat possible de brevets et à plus ou moins long terme, une phase de production d’émulsions non industrielle, mais significative et directement liée aux besoins de consommateurs…

Cette dernière fonction de la branche « Conservation », vise à sauvegarder le patrimoine photographique traditionnel le plus récent et sans doute le plus élaboré technologiquement (principalement argentique) mis à mal par le commerce des nouvelles technologies numériques.

Cela n’exclue pas la possibilité de s’intéresser également aux procédés anciens : charbon, bromoil, collodion, procédés sur verre ou sur papier, et autres procédés noir et blanc ou couleurs… Ainsi pourrait voir le jour, une production artisanale d’émulsions rares, vendues dans la « Boutique Photo » du Centre ou par correspondance. Toujours avec la même préoccupation de les étudier afin de les faire (re)vivre.

 

 

2 – Recherche :

 

Comme nous venons de le voir, conservation du patrimoine populaire traditionnel et recherche sont liées. Tant sur le plan des connaissances sociologiques et historiques que sur celui, plus purement technologiques ou scientifiques, concernant les matériaux et les outils utilisés depuis les débuts de la photographie (incluant les moyens de les pérenniser et de les perpétuer).

Il n’est pas exclu d’élaborer un projet de recherche concernant les nouvelles technologies et les changements qu’elles impliquent dans notre société (en y incluant des approches comparatives montrant les divergences avec les technologies classiques)…

Des groupes de travail seront formés et des espaces réservés à cette activité (un laboratoire de recherche peut être envisagé ici), des rencontres et des colloques auront lieu autour de ces activités de recherche.

 

3 – Pédagogie :

La pédagogie est l’élément formateur et moteur fondamental pour le Conservatoire. Ceci est réalisé en premier lieu, à travers une éducation à l’image conçue pour les jeunes (développée en collaboration avec des écoles, collèges et lycées, à partir de techniques simples ou minimalistes : sténopés, photogrammes, etc : pédagogie dite d’initiation), mais également, grâce à des formations variées concernant les pratiques argentiques et les procédés anciens, ouvertes à tous publics (pédagogie dite technique ou technologique).

Cela pouvant prendre la forme de stages, de cours ou de conférences de durées variables (donnés et suivis dans le centre), où l’approche pédagogique liée à la création photographique (pédagogie dite artistique) tiendrait une place prépondérante. Sur ce dernier point, une formation très spécifique, dite « formation de formateurs » est à envisager impérativement dans un but très précis de formation.

Car il n’est en effet pas question de suppléer aux écoles de photographies, universités et autres écoles d’art ! Mais il est plutôt intéressant ici d’affirmer les spécificités du Conservatoire.

 

Ces spécificités pourraient être la « mise en œuvre » (Alain Fleig) d’une approche photographique résultant d’une « Vision » (Andréas Müller-Pohle). Ce pourrait être réinvestir le projet d’un « Art Photographique » fort et non pas d’une « photographie d’art » désuète et sans essence… Ce pourrait-être aussi, à travers ce projet, opter pour la « Photo Créative », selon le mot de Jean-Claude Lemagny, et non pour un « pompiérisme (muséal) ennuyeux », selon l’hispano-brésilien Miguel Rio Branco !…

 

C’est à dire que l’esprit du Centre serait de respecter la force et la spécificité des artistes photographes qui entreprennent un travail approfondi sur le médium et ses matériaux, et de les soutenir dans leur développement.

 

Enfin, des lieux seront prévus pour mettre en œuvre ces pédagogies de façon pratique ainsi que le matériel adéquat : salles de cours, laboratoires, lieux intérieurs et extérieurs de prises de vues, etc. Nous reviendrons sur ces points fondamentaux dans le paragraphe concernant les Moyens.

Toute formation approfondie donnant droit à des accès privilégiés aux moyens techniques disponibles dans le Centre et à des possibilités d’exposition dans des salles spécifiques ouvertes au public.

 

4 – Création :

Le Centre vise à promouvoir la création sur les supports traditionnels, argentiques ou anciens. Que ces pratiques soient minimalistes (photogrammes, sténopés…, comme nous venons de le voir pour les enfants) ou complexes. Et c’est également une de ses tâches principales pour ne pas dire fondamentales.

 

Pourquoi cette volonté d’impliquer la création en un tel lieu ? Et spécialement sur les supports traditionnels ?

Il paraît tout à fait important de rappeler que toute pratique - principalement artistique - est révélatrice d’un savoir-faire (plus ou moins complexe) mis en oeuvre à travers l’utilisation de matériaux (approche artisanale avant d’être artistique), et qu’il semble vain de vouloir étudier les machines à photographier et les supports sensibles sans en avoir au préalable acquis une pratique parfois très approfondie.

A ce propos, il semble nécessaire de s’allier à des professionnels (praticiens) ayant fait de ces pratiques argentiques ou anciennes leur spécialité, afin de les enseigner au Conservatoire dans les meilleures conditions.

Impliquer dans la durée, et en grand nombre - à travers l’utilisation de matériaux traditionnels et anciens (et les matériels correspondants) - des amateurs ou des experts (de tous âges et de toute provenance) dans ces pratiques artistiques, est la voie que se donnera le Conservatoire.

Pourquoi ? L’idée est de pérenniser les médiums argentiques encore existants, voire d’inciter le retour sur le marché de certains outils ou de certaines émulsions disparues des catalogues des marques, comme cela s’est déjà produit dernièrement pour certaines émulsions très spéciales qui avaient été retirées des ventes.

 

Car les nouveaux processus photographiques numériques, si performants soient-ils, sont de nouveaux médiums qui ne se suffisent en aucun cas entièrement à eux-même, et ne peuvent donc se substituer au traditionnel qui offre (après plus de 150 ans d’expérience) un très large panel de possibilités et une multitude de variations, tant de formats, de types de machines de prises de vues que de surfaces sensibles, que n’offre en aucune manière actuellement le numérique.

 

Je ne parlerais pas ici des spécificités de rendus des différents médiums : Fresson ou charbon, Cibachromes ou barytés (pour les papiers), panchromatiques et orthochromatiques (pour ne citer que ceux là dans l’immense variété des films) et autres procédés, y compris anciens, récents ou numériques…, qui tous ont leurs adeptes pour des raisons de choix purement pratiques, esthétiques ou artistiques…

 

En ce sens, le numérique n’est donc pas un médium concurrentiel, mais représente au contraire un nouvel élément très riche et complémentaire des moyens photographiques classiques.

 

Par ailleurs, signalons qu’actuellement, les opérations commerciales : publicité, mode, reportage, sport, etc, sont réalisées en grande partie grâce au médium numérique. Que de ce fait, libéré en grande partie de ces « tâches », le traditionnel semble être aujourd’hui l’outil idéal, et peut-être le seul, qui puisse être presque exclusivement réservé à la création artistique photographique (sans bien entendu vouloir exclure les nouveaux médiums qui ont leurs spécificités sur ce plan).

 

L’argentique se trouve ainsi libéré d’une grande partie du poids de ses fonctions commerciales. Comme ce fût le cas pour la gravure en son temps. Gravure qui, lors de l’arrivé de la photographie sur le marché de l’illustration, au début du vingtième siècle, cessa progressivement d’exercer sa fonction illustrative et par glissement, accéda lentement au statut d’Art reconnu…

 

Le Conservatoire se doit donc de traiter les moyens traditionnels photographiques comme la haute couture ou la grande cuisine, avec intérêt et respect pour les qualités et la diversité qu’ils nous offrent encore. Il doit opérer pour faire valoir la nécessité de leur pérennité, sur tous les plans où ils rendent ces services.

 

 

5 – Expositions :

 

Le centre offrira, au travers d’expositions variées, une multitude d’ouvertures, soit vers ses fonds iconographiques propres, qui devra être ainsi mis en valeur (expositions permanentes et temporaires), soit vers de grands professionnels pratiquant les médiums traditionnels.

 

Un troisième élément d’ouverture concernera les expositions organisées à partir des travaux réalisés par des jeunes créateurs, des personnes formées dans le centre ou des résidents invités pour y faire un travail de création.

Des lieux spécifiques d’expositions temporaires seront réservés pour cette activité dans le Centre.

 

Pour une part, il sera décidé d’exposer dans le Centre des inconnus talentueux (quel que soit leur âge, leur métier ou leur provenance), cela afin de ne pas se prendre au jeu d’un élitisme latent, et ainsi ne pas risquer de perdre de précieuses ébauches artistiques.

Ainsi, susciter la découverte de talents nouveaux sera une des tâches récurrentes du Conservatoire.

 

Le centre se doit par ailleurs de créer et d’offrir aux visiteurs (comme nous l’avons esquissé auparavant) un style d’expression, qui apporte une vision esthétique spécifique (mais ouverte), entièrement propre au lieu.

 

Parallèlement, ces expositions constituées seront diffusées et présentées dans d’autres centres culturels de l’image afin de créer un grand rayonnement, et feront l’objet d’éditions régulières (revues, brochures, livres, affiches, DVD, cartes postales…). 

 

La mise en réseau du fond photographique du centre (avec d’autres centres de l’image) à travers des hauts lieux d’exposition est indispensable. Sur ce dernier point, un site Internet présentant le Centre, ses activités et ses collections est à créer.

 

 

6 – Rencontres :

 

Les rencontres du centre seront organisées, tant au niveau des spécialistes, au travers de colloques concernant les thèmes traités par le Conservatoire, qu’au niveau du grand public, au travers de conférences, expositions, cours, ateliers, rencontres à thèmes, café photo, pic-niques, sorties ou voyages, etc, afin de créer des opportunités d’échanges dans la plus grande convivialité possible.

 

Une Université d’été, basée sur des formations par stages et ateliers, et un festival, comprenant un grand panel d’activités photographiques et d’expositions doit être envisageable.

 

 

7 – Moyens :

 

Les moyens décrits dans ce paragraphe sont les « plus » dont nous n’avons pas encore parlé auparavant, et qui figurent parmi les apports les plus innovants du Conservatoire.

 

 

                a : Donner du Sens à l’ architecture du Conservatoire (« architecture-sculpture ») :

A l’instar de certaines grandes architectures modernes ou contemporaines comme : la Villa d’Arson à Nice, le Musée Archéologique et Botanique de Samara près d’Amiens ou la Villa Savoy près de Paris, l’architecture du centre se doit d’être pensée au plus proche de sa fonction profonde, qui est photographique.

J’entends au plus proche, sur un plan beaucoup plus symbolique que fonctionnel. L’approche fonctionnelle venant seulement ensuite, pour renforcer la notion de sens sur le plan pratique des accès, des espaces, des volumes, des fonctions...

 

Donner, imprimer du symbole dans l’architecture demande réflexion.

Offrir à la photographie, aux photographes et à tous les visiteurs un espace de qualité, qui renferme en lui-même et presque secrètement les valeurs profondes qui font la photographie, voilà à mon sens un projet ambitieux, valorisant et utile…

Un lieu qui offre aux photographes des points de vues variés pour réaliser leurs expériences de prise de vues : des puits de lumière enturbannés de végétation, des matières (bois, pierre, galets, béton, végétal…), des éclairages, des possibilités de cadrages multiples ; mais également, un parc, une statuaire monumentale, un plan d’eau, un labyrinthe en trois dimensions… Un ensemble d’éléments (modulables…) qui se confondent à l’architecture (et à la Nature) et en fasse partie. Voilà un rêve, qu’en tant que photographe, je fais depuis de très longues années !… En fait réaliser une « architecture réversible », qui se vive également de l’intérieur et de l’extérieur, à travers un espace ouvert ou clos !…

 

 

                b : Piscine technique (« Petit Théâtre d’EAU ») :

Il est possible également de prévoir dans un tel centre, une piscine sous verrières (découvrante), profonde (environ six mètres de fond) et large (15m x 18m), entièrement aménagée pour les prises de vues subaquatiques. Avec éclairages basse tension, station de gonflage de bouteille, grande baie vitrée sous niveau donnant sur le bassin, et salle-amphi (sèche) construite derrière la verrière immergée

 

Un tel lieu peut-être convoité par de nombreux professionnels, et donner au Conservatoire une certaine aura, face à l’intérêt grandissant porté actuellement à l’élément EAU par certaines agences et industriels.

 

 

                c : Amphi Photo :

Au même titre que la piscine, l’ « Amphi Photo » est d’une conception tout à fait originale et innovante.

C’est en fait un lieu où peuvent être présentés sur une scène tournante, soit une conférence (avec tableau, projections, etc), soit un cours en laboratoire (avec lumière inactinique), soit encore un cours de prise de vue en studio (avec éclairages techniques)… Les personnes venant dans ce lieu pour apprendre une technique ou suivre un cours, devront payer une somme modique, de la valeur approximative d’une place de cinéma !… Ces conférences ou ces cours auront lieu très régulièrement afin d’offrir des formations suivies et cohérentes.

 

 

                d : Bibliothèque :

Pour des raisons liées aux activités multiples du Centre (pédagogie, recherche, conservation… mais aussi ouverture au public !), il semble nécessaire d’implanter une bibliothèque digne de ce nom au sein du Conservatoire. Certains documents rares étant évidemment réservés aux chercheurs et étudiants du Centre ou venant faire leurs recherches au centre.

 

 

                e : Boutique photo :

Une boutique peut être réalisée dans le Centre, permettant la vente de films, émulsions diverses et confidentielles, produits chimiques, ainsi que des matériels rares importés (chambres grands formats en kit, sténopés en bois, etc), mais encore, elle peut offrir une librairie présentant des ouvrages ou catalogues concernant la photographie (par auteurs, ou bien techniques, historiques…), des posters, des illustrations et objets divers liés à la photographie…

 

 

IV – Un art industriel :

La photographie, très rapidement après sa création, poussée par l’attrait que lui trouvait le grand public, est devenue un produit de grande production industrielle. Elle est également, de ce fait, devenue un art industriel. Aujourd’hui, cette production est en partie remise en cause pour des raisons, contrairement aux apparences, qui n’ont pas toujours à voir avec l’objet photographique ni avec les performances du médium. De ce fait, certaines pratiques traditionnelles risquent de disparaître irrémédiablement.

 

Une question fondamentale est donc posée à travers le Conservatoire Photographique. Aujourd’hui, pouvons-nous espérer répondre à cette question et tenter de préserver de façon durable ce patrimoine irremplaçable qui fut offert jadis par Arago, et donc par la France (de façon entièrement désintéressée !), à l’humanité entière ?…

 

 
 
Philippe Lavialle 
07/05.

 

 

  

Dépôts (Juillet-Août 2005) : Ce projet est protégé par

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